L’aphasie est un trouble du langage qui touche de nombreuses personnes âgées, souvent à la suite d’un accident vasculaire cérébral (AVC) ou d’autres lésions cérébrales (traumatisme crânien, tumeur cérébrale…). Elle impacte la communication verbale, la compréhension et l’écriture, rendant la vie quotidienne difficile pour les patients et leurs proches. Il en existe plusieurs types : aphasie de Broca, de Wernicke et globale. Cet article proposé par CetteFamille, entreprise de l’économie sociale et solidaire spécialisée dans l’accueil familial et les colocations pour personnes âgées, vous explique en détails ce qu’est l’aphasie et vous livre des conseils pratiques pour accompagner au mieux une personne âgée aphasique.
Qu’est-ce que l’aphasie ?
L’aphasie est un trouble neurologique, causé par une atteinte cérébrale, qui peut entraîner une perte partielle ou totale de la parole et affecter la compréhension, la lecture et l’écriture. Ce syndrome survient généralement à la suite d’un accident vasculaire cérébral (AVC) ou de maladies neurodégénératives comme Alzheimer. L’aire du langage, située dans l’hémisphère gauche du cerveau, est souvent touchée par des lésions, entraînant divers types d’aphasies. Parmi elles, on distingue :
- l’aphasie de Broca (expressive) : les personnes qui en sont atteintes ont une compréhension intacte. Elles comprennent le sens des mots et savent comment répondre. Toutefois, elles rencontrent des difficultés à s’exprimer. Leur langage devient haché ; elles parlent très lentement, s’interrompent et ont des difficultés à trouver les mots. En règle générale, elles ne peuvent pas non plus écrire.
- l’aphasie de Wernicke (réceptive) : les personnes qui en sont atteintes ont du mal à comprendre le langage écrit et parlé. Elles ont une expression très fluide mais le discours est incohérent. Les phrases sont des chaînes de mots confuses. Pour la plupart, elles écrivent comme elles parlent.
- Aphasie globale : il s’agit d’une perte sévère des capacités de compréhension et d’expression écrite et orale.
Quelles sont les causes de l’aphasie ?
Les lésions cérébrales sont la cause principale de l’aphasie. Un AVC, qui prive une partie du cerveau d’oxygène, peut endommager l’aire du langage et entraîner des troubles de la communication. D’autres maladies neurodégénératives, comme Alzheimer, peuvent également affecter progressivement la fonction langagière. Les traumatismes crâniens, fréquents après une chute, les tumeurs cérébrales et certaines infections cérébrales, comme l’encéphalite, peuvent aussi provoquer ce trouble. Le diagnostic repose sur l’imagerie cérébrale, notamment l’IRM, permettant d’identifier les zones lésées et de mettre en place un traitement adapté.
Quels sont les traitements pour améliorer la communication ?
La rééducation est essentielle pour aider les patients aphasiques à retrouver leurs capacités linguistiques. L’orthophonie constitue le traitement de référence, visant à stimuler la fonction du langage et à contourner les difficultés par l’apprentissage de nouveaux codes de communication (gestes, dessins, pictogrammes). Certains patients peuvent bénéficier d’applications numériques, qui proposent des programmes interactifs, conçus pour améliorer la compréhension et l’expression verbale favorisant l’entraînement au langage. Dans les cas plus complexes, des thérapies expérimentales, telles que la stimulation magnétique transcrânienne, sont explorées pour favoriser la récupération des fonctions langagières. Les thérapies créatives, telles que la musique et l’art-thérapie, sont particulièrement efficaces chez les seniors. Celles-ci mobilisent les émotions et facilitent l’expression. Les échanges collectifs à travers des groupes de soutien, l’adaptation de l’environnement et l’implication des proches sont également essentielles pour maximiser les progrès.
Comment adapter sa communication avec une personne atteinte d’aphasie ?
Adapter sa communication avec une personne aphasique demande de la patience et une approche structurée. Mais cela permet d’apaiser l’angoisse des patients, qui rappelons-le restent capables de réfléchir et de communiquer et ce même avec une absence totale de parole. Voici quelques conseils simples pour faciliter vos échanges avec une personne aphasique :
- Placez vous face à elle et articulez de sorte qu’elle puisse lire sur vos lèvres si nécessaire.
- Supprimez les bruits de fond (télévision, radio) susceptibles de brouiller sa compréhension.
- Évitez les conversations à plusieurs personnes en même temps.
- Parlez lentement et distinctement, avec des phrases courtes et simples.
- Utilisez des gestes, des dessins ou des pictogrammes pour renforcer la compréhension et contourner certaines difficultés d’expression.
- Posez des questions fermées (oui/non) pour encourager la participation.
- Laissez du temps à votre proche pour s’exprimer sans l’interrompre.
- Évitez de finir ses phrases, accompagnez plutôt avec patience.
- Reformulez ses phrases si nécessaire.
- Ne faites pas semblant d’avoir compris si ce n’est pas le cas.
- Ne corrigez pas les erreurs de votre proche, afin de préserver sa confiance dans ses capacités.
L’écoute attentive et le soutien émotionnel jouent un rôle crucial dans l’accompagnement quotidien.
Comment soutenir un proche dans son quotidien avec l’aphasie ?
L’aphasie impacte profondément la vie quotidienne et nécessite un soutien constant :
- Créez un environnement rassurant et calme.
- Réduisez les distractions sonores et visuelles pour aider la personne aphasique à mieux se concentrer.
- Encouragez l’utilisation de supports visuels, comme des pictogrammes, pour faciliter les échanges.
- Établissez une routine pour rassurer et stabiliser la communication.
- Encouragez la participation aux activités sociales et familiales.
- Encouragez l’autonomie et laissez votre proche exprimer ses choix.
- Participez aux rendez-vous médicaux, pour mieux comprendre et reproduire les pratiques thérapeutiques.
- Encouragez la participation à des ateliers de rééducation collective pour stimuler la récupération des capacités langagières.
- Répétez les exercices d’orthophonie au quotidien.
- Impliquez le patient dans des activités adaptées afin de maintenir sa motivation et son autonomie.
- Célébrez chaque progrès, même minime, avec enthousiasme.
Comment gérer les aspects émotionnels de l’aphasie ?
L’aphasie est souvent source de frustration et d’isolement. Le patient peut ressentir un sentiment d’impuissance face à ses difficultés à s’exprimer, ce qui peut entraîner un repli sur soi voire des dépressions. Il est donc essentiel de reconnaître et de valider les émotions de votre proche. Acceptez les moments de colère ou de tristesse, légitimes dans ce parcours. Si votre proche se met parfois en colère, c’est peut-être qu’il n’a pas conscience de ses difficultés de langage (anosognosie). Écoutez sans juger, encouragez-le et célébrez ses efforts. Pratiquez la communication non verbale, comme le toucher rassurant, les sourires. La famille et les proches doivent également veiller à leur propre bien-être, car l’accompagnement d’une personne aphasique peut être éprouvant. Le recours à des professionnels de la santé mentale, comme des psychologues spécialisés, peut apporter un soutien précieux pour gérer l’impact psychologique de la maladie.
Comment les proches aidants peuvent-ils trouver du soutien ?
Les aidants jouent un rôle central dans la prise en charge des patients aphasiques et doivent bénéficier d’un accompagnement adapté. Voici quelques conseils pour vous aider à maintenir un équilibre personnel et familial et à éviter l’épuisement :
- Rejoignez des groupes de soutien dédiés aux aidants de personnes aphasiques pour mieux comprendre ce trouble et apprendre des stratégies de communication efficaces.
- Participez à des formations. Il existe des modules de formations en ligne gratuits proposés par la Fédération nationale des aphasiques de France (FNAF) pour vous aider à mieux comprendre l’aphasie, à mieux communiquer avec votre proche et à mettre en place des solutions pour faire face aux difficultés du quotidien.
- Informez-vous sur les aides sociales (APA, PCH, congés proches aidants).
- Consultez des professionnels (psychologues, assistantes sociales) pour éviter l’épuisement émotionnel.
- Prenez soin de vous, avec des pauses et des moments de répit.
- Bénéficiez de solutions de répit : les séjours de répit peuvent vous soulager.
FAQ
Vous vous posez d’autres questions sur l’aphasie ? CetteFamille vous éclaire dans sa foire aux questions.
L’aphasie est-elle réversible ?
La récupération dépend de plusieurs facteurs, notamment la gravité des lésions cérébrales, le type d’aphasie et la rapidité de la prise en charge. Certaines personnes retrouvent partiellement ou totalement leurs capacités langagières grâce à une rééducation, tandis que d’autres conservent des troubles permanents. Toutefois, des progrès sont souvent observés avec une rééducation régulière, même des années après l’apparition des symptômes.
Est-ce que l’aphasie se soigne ?
Il n’existe pas de traitement curatif, mais des approches combinées (orthophonie, thérapies alternatives, soutien émotionnel) permettent d’améliorer considérablement la communication et la qualité de vie des patients. L’évolution de la recherche en neurologie ouvre de nouvelles perspectives pour la prise en charge de ce trouble.
Combien de temps faut-il pour constater des progrès ?
Les progrès varient d’une personne à l’autre. Certains constatent des améliorations en quelques semaines, tandis que d’autres ont besoin de plusieurs mois, voire des années de rééducation intensive. La motivation et l’implication du patient, ainsi que le soutien de son entourage, jouent un rôle clé dans la récupération.
Les avantages du réseau Cette Famille
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Sources externes :
L’aphasie, un handicap invisible et méconnu
Une formation pour mieux communiquer avec un proche aphasique
