Atrophie de l’hippocampe chez la personne âgée

Une femme âgée souffrant d'atrophie hippocampique qui se tient la tête entre les mains

L’atrophie de l’hippocampe, une condition souvent associée au vieillissement et aux maladies neurodégénératives, est une préoccupation majeure pour les personnes âgées et leurs familles. Cette détérioration du tissu hippocampique, une région cruciale du cerveau, peut avoir des répercussions significatives sur la mémoire et la cognition. Cet article proposé par CetteFamille, entreprise de l’économie sociale et solidaire spécialisée dans l’accueil familial pour les personnes âgées et les maisons partagées pour seniors dont les maisons Alzheimer, explore en détail ce qu’est l’atrophie hippocampique, le rôle de l’hippocampe dans le cerveau, son lien avec la maladie d’Alzheimer, ses symptômes, et les moyens de prévention et de soin.

Qu’est-ce que l’atrophie hippocampique ?

L’atrophie hippocampique désigne la diminution du volume de l’hippocampe, une structure essentielle située dans le lobe temporal du cerveau. Cette atrophie peut survenir naturellement avec l’âge, mais elle est souvent associée à des maladies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer. La réduction du volume hippocampique se traduit généralement par une diminution des fonctions cognitives, en particulier la mémoire, l’apprentissage et le repérage dans l’espace. Cette condition est évaluée à l’aide de techniques d’imagerie cérébrale, telles que l’imagerie par résonance magnétique (IRM), qui permettent de mesurer précisément les changements de volume de l’hippocampe.

Qu’est-ce que l’hippocampe et quel est son rôle ?

L’hippocampe est une structure cérébrale située dans la région médiane du lobe temporal. Il tire son nom de sa forme, qui évoque celle de l’hippocampe, l’animal marin. Cette structure joue un rôle fondamental dans la formation et la consolidation de la mémoire à long terme. En outre, l’hippocampe est impliqué dans la navigation spatiale et l’orientation, aidant à former des cartes mentales de notre environnement et à retenir les informations liées à l’espace. L’hippocampe est également impliqué dans la régulation des émotions. En effet, il fait partie du système limbique, la zone du cerveau en charge des réactions émotionnelles et comportementales.

Comment la maladie d’Alzheimer affecte-t-elle l’hippocampe ?

La maladie d’Alzheimer provoque une accumulation anormale de protéines tau et de plaques amyloïdes dans le cerveau. Ces dépôts toxiques endommagent les cellules nerveuses et perturbent la communication entre elles. L’hippocampe, étant particulièrement vulnérable à ces changements pathologiques, subit une atrophie marquée au fur et à mesure que la maladie progresse.

Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), l’atrophie hippocampique est l’un des marqueurs les plus précoces et les plus fiables de la maladie d’Alzheimer. En France, environ 900 000 personnes sont atteintes de cette maladie, et la majorité présente une atrophie significative de l’hippocampe. Les études montrent que la perte de volume hippocampique peut précéder l’apparition des symptômes cliniques de la maladie de plusieurs années, ce qui en fait un indicateur précieux pour un diagnostic précoce.

Il convient toutefois d’observer qu’une atrophie de l’hippocampe peut être liée à l’existence d’une autre pathologie comme le stress chronique, la dépression, la schizophrénie ou encore l’épilepsie, etc.

Quels symptômes indiquent une atrophie hippocampique chez la personne âgée ?

L’atrophie hippocampique se manifeste principalement par des troubles de la mémoire, en particulier la mémoire épisodique, qui est la capacité de se rappeler des événements personnels spécifiques. Les personnes atteintes peuvent éprouver des difficultés à retenir de nouvelles informations ou à se rappeler des événements récents. Le patient présentant une atrophie de l’hippocampe aura du mal à se rappeler ce qu’il a fait plus tôt dans la journée, aura tendance à perdre des objets ou à oublier des rendez-vous. 

À mesure que l’atrophie progresse, des problèmes d’orientation spatiale peuvent également apparaître, rendant difficile la navigation dans des environnements nouveaux ou même familiers.

En outre, l’atrophie de l’hippocampe peut se traduire par des changements dans le comportement et l’humeur du patient, comme une apathie, une anxiété accrue ou des épisodes de confusion. Ces symptômes peuvent grandement affecter la qualité de vie du senior et nécessitent une prise en charge adaptée pour atténuer leur impact.

Qu’est-ce que l’échelle de Scheltens ?

L’échelle de Scheltens, également connue sous le nom d’échelle de l’atrophie médio-temporale (MTA), est un outil utilisé pour quantifier l’atrophie de l’hippocampe en se basant sur des images d’IRM (imagerie par résonance magnétique). Développée par le professeur de neurologie néerlandais Philip Scheltens, cette échelle permet une évaluation standardisée de l’atrophie hippocampique, facilitant ainsi le diagnostic et le suivi de maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer.

Les grades de l’échelle de Scheltens

L’échelle de Scheltens classe l’atrophie hippocampique sur une échelle de 0 à 4, où 0 indique un hippocampe normal sans atrophie et 4 une atrophie sévère. Chaque grade est déterminé par l’évaluation de la hauteur de l’hippocampe, la largeur de la corne temporale du ventricule latéral et la largeur de la fissure choroïdienne. Cette classification aide les cliniciens à identifier l’étendue de la perte de volume hippocampique et à surveiller la progression de la maladie.

Comment interpréter les résultats de l’échelle de Scheltens ?

Un score de 0 à 1 est généralement considéré comme normal chez les personnes âgées en bonne santé, tandis qu’un score de 2 à 4 indique une atrophie hippocampique modérée à sévère, souvent associée à des troubles cognitifs. 

Il est à noter que le résultat de l’IRM selon l’échelle de Scheltens peut être interprété en fonction de l’âge du patient, de son sexe et de son niveau d’éducation. En effet, avant 75 ans, on considérera comme critique un score supérieur ou égal à 2. À partir de 75 ans, le score critique sera de 3. Pour les femmes de plus de 75 ans ayant un faible niveau d’éducation, le seuil anormal d’atrophie hippocampique est de 2. 

L’échelle de Scheltens peut-elle différencier divers types de démences ?

L’échelle de Scheltens aide à identifier l’atrophie hippocampique associée à la maladie d’Alzheimer. Toutefois, cette atrophie n’est pas spécifique à ce seul type de démence. Elle peut, en effet, être présente dans les cas de démence fronto-temporale, de démence vasculaire ou de démence à corps de Lewy. Ainsi, un score élevé sur l’échelle de Scheltens ne permet pas de préciser sans ambiguïté le type de démence. D’autres outils diagnostiques seront nécessaires comme des techniques d’imagerie avancées, des tests neuropsychologiques, ou des analyses de liquides céphalo-rachidien.

Peut-on prévenir l’atrophie de l’hippocampe ?

Bien que le vieillissement soit inévitable, certaines mesures peuvent aider à ralentir l’atrophie hippocampique. La recherche indique que des habitudes de vie saines, telles que l’exercice physique régulier, une alimentation équilibrée riche en fruits, légumes, antioxydants et acides gras oméga-3, ainsi qu’une stimulation cognitive constante peuvent avoir un effet protecteur sur l’hippocampe.

Des études montrent que les personnes qui pratiquent une activité physique régulière ont un volume hippocampique plus important et une meilleure fonction cognitive que celles qui sont sédentaires. La gym douce, la marche, le vélo et la natation semblent être bénéfiques pour la santé cérébrale. En outre, des activités qui stimulent le cerveau, comme la lecture, les jeux de société, ou l’apprentissage de nouvelles compétences, peuvent également contribuer à maintenir la plasticité cérébrale et à prévenir l’atrophie hippocampique.

Le stress chronique est connu pour affecter négativement l’hippocampe. Des techniques de réduction du stress comme la méditation, le yoga ou la respiration profonde peuvent être bénéfiques. Un sommeil de qualité est également crucial pour consolider la mémoire et nettoyer les toxines du cerveau, y compris les protéines nocives associées à la maladie d’Alzheimer. 

Quels soins sont recommandés pour l’atrophie hippocampique ?

Le traitement de l’atrophie de l’hippocampe dépend largement de la cause sous-jacente. En cas de maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer, les approches de soin visent principalement à gérer les symptômes, à ralentir la progression de la maladie et à améliorer la qualité de vie des patients. 

Les soins peuvent inclure des médicaments pour traiter les troubles cognitifs du patient. Ainsi, les médicaments inhibiteurs de la cholinestérase, comme le donépézil et la rivastigmine, sont couramment prescrits pour améliorer la fonction cognitive chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Ils agissent en augmentant les niveaux de neurotransmetteurs impliqués dans la mémoire et le jugement.

Les thérapies comportementales peuvent être utiles pour gérer les changements de comportement et les symptômes psychologiques associés à la démence comme la dépression et l’anxiété. De plus, les programmes de réhabilitation cognitive, qui incluent des exercices de mémoire et de résolution de problèmes, peuvent aider à maintenir la fonction cognitive voire à retarder le déclin.

Un suivi médical régulier sera nécessaire pour ajuster les traitements et répondre aux nouveaux défis à mesure de l’évolution de la maladie.

Comment les proches aidants peuvent-ils soutenir un senior atteint ?

Le soutien des proches aidants est essentiel pour les personnes atteintes d’atrophie hippocampique. Les aidants peuvent jouer un rôle crucial en créant un environnement structuré et sécurisant pour le patient. Ils peuvent par exemple simplifier l’agencement des meubles du domicile du senior, sécuriser les escaliers, éliminer les tapis ou les objets qui peuvent provoquer des chutes. Ils peuvent assister le senior dans la réalisation des tâches quotidiennes comme la préparation des repas, l’hygiène personnelle ou les déplacements. Ils peuvent aussi aider à gérer les prescriptions médicales pour garantir que les médicaments du senior sont pris correctement et à temps. Les aidants assurent un suivi régulier avec les professionnels de santé pour ajuster les traitements et discuter des progrès du patient. Ils peuvent également encourager des routines quotidiennes régulières pour réduire la confusion et apporter une sensation de prévisibilité. Enfin, en offrant à leur proche aîné soutien et réconfort, ils aident le senior à gérer les symptômes liés à la maladie que sont l’anxiété ou la dépression.

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Sources externes : 

Les différents stades de la maladie d’Alzheimer

La maladie d’Alzheimer

Les maladies neurodégénératives 

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