Découvrir les défis des aidants familiaux : guide pour les proches

D’après la loi du 28 décembre 2015 relative à l’adaptation de la société au vieillissement, le proche aidant d’un senior est une personne (époux, partenaire de Pacs, concubin, parent, ou personne résidant ou entretenant des liens étroits et stables) qui lui apporte son aide pour accomplir tout ou partie des actes de la vie quotidienne de manière régulière et fréquente, à titre non professionnel. Cette situation comporte des défis dans de nombreux domaines : émotionnels, physiques, sanitaires, financiers, etc. Pour faire face à cette situation, CetteFamille, entreprise de l’économie sociale et solidaire spécialisée dans l’accueil familial pour les personnes âgées et les maisons partagées pour seniors, revient en détail sur les défis auxquels sont confrontés les aidants familiaux et les manières de les surmonter.

Quels sont les défis des aidants familiaux ?

En raison du rôle clé qu’ils jouent auprès de leurs proches, les aidants familiaux font face à de nombreux défis :

Charge émotionnelle : les aidants ressentent souvent du stress, de l’anxiété, de la tristesse, de l’épuisement émotionnel voire de la culpabilité en lien avec les responsabilités qu’ils supportent. Ils sont, en outre, confrontés à des préoccupations liées au vieillissement telles que la perte d’autonomie, la perte de mobilité, la dénutrition, la dégénérescence cognitive, etc.
Charge physique : les soins qu’ils prodiguent et l’assistance qu’ils apportent au senior dans la réalisation des activités de la vie quotidienne (aide au lever, aide au coucher, transferts, toilette…) peuvent être éprouvant physiquement pour les aidants familiaux, qui ressentiront de la fatigue voire de l’épuisement.
Isolement social : le rôle d’aidant peut conduire à l’isolement social. En effet, les personnes qui se consacrent à l’accompagnement d’un proche aîné auront souvent moins de temps libre pour eux-mêmes ou pour leurs amis et famille.
Problèmes de santé : les aidants courent le risque de négliger leur propre santé en se concentrant sur les soins de leur proche. Ils peuvent éprouver des problèmes de santé tels que la fatigue, le surmenage, l’anxiété, la dépression, etc.
Contraintes financières : le temps consacré à aider un proche entraîne généralement une perte de revenus liée à la réduction du temps de travail ou à l’arrêt de l’activité professionnelle.

Comment gérer l’impact émotionnel de l’aidant familial ?

Le rôle d’aidant familial peut être très éprouvant émotionnellement. Pour maintenir son propre bien-être et parvenir ainsi à aider son proche dans la durée de manière efficace, il est crucial de mettre en place des méthodes de gestion de cet impact émotionnel :

Reconnaître et accepter ses émotions : il est normal de ressentir de la frustration, de la tristesse, de la colère … Apprenez à reconnaître les émotions qui vous traversent et acceptez-les sans jugement.
Prendre soin de sa santé mentale : si vous ressentez du stress ou de l’anxiété, envisagez de consulter un professionnel de la santé mental pour obtenir du soutien et des conseils. Le rôle d’aidant familial peut avoir des conséquences non négligeables sur l’état de fatigue émotionnelle de l’aidant et sur sa santé physique et mentale.
Demander de l’aide : n’ayez pas peur de demander de l’aide à d’autres membres de votre famille, à des amis ou des services de soutien. Partager cette charge peut être bénéfique pour tous, y compris pour votre proche aidé qui pourra se sentir moins isolé.
Participer à des groupes de soutien : partagez votre expérience avec d’autres personnes vivant une situation similaire à la vôtre peut être réconfortant. En outre, vous pourriez glaner des conseils précieux au sein de ces groupes.
Prendre des moments pour soi : apprenez à dire non lorsque cela apparaît nécessaire et définissez des limites claires pour éviter le surmenage. Accordez-vous des moments de répit pour vous reposer, vous détendre ou prendre soin de vous. Dans la mesure du possible, planifiez des journées de repos réguliers où vous pourrez prendre une pause complète dans vos responsabilités d’aidant.
Maintenir des relations sociales : passez du temps avec des amis, rejoignez des activités communautaires, maintenez des relations sociales, ne vous isolez pas vous-mêmes.

Comment les proches peuvent-ils soutenir un aidant familial ?

Soutenir un aidant familial peut être une contribution précieuse. Cela permettra de soulager une partie de la charge émotionnelle et physique qu’ils portent. Voici quelques conseils destinés aux proches pour soutenir un aidant familial :

Écouter et être présent : prenez le temps d’écouter votre proche, aidant familial. Cela vous permettra de comprendre la réalité de sa situation et de mieux l’accompagner. De plus, une écoute attentive aidera à soulager la charge émotionnelle portée par votre proche.
Proposer votre aide concrète : offrez des actions spécifiques à votre proche comme faire les courses, préparer les repas, garder votre proche senior pendant quelques heures, accompagner votre aîné aux rendez-vous médicaux, etc.
Organiser des plannings de soutien : organiser, avec le reste de votre famille et de vos amis, un calendrier de soutien. Cela permettra de planifier des moments de repos pour votre proche.
Proposer des moments de répit : encouragez l’aidant à prendre du temps pour lui, pour se détendre, se reposer ou encore voir des amis.
Partager des ressources utiles : recherchez des informations sur les services ou groupes de soutien qui pourraient l’aider.
Offrir des solutions pratiques : cherchez des solutions pour faciliter la vie quotidienne de l’aidant. Cela peut inclure : l’installation de dispositifs d’assistance comme la domotique ou encore l’aménagement du logement pour faciliter les actes de la vie quotidienne (réfection de la salle de bain, installation d’un monte-escalier ou de rampes d’accès, etc.).

Quels soutiens solliciter pour améliorer le quotidien des aidants familiaux ?

Pour améliorer le bien-être au quotidien des aidants familiaux et favoriser une meilleure prise en charge des proches dépendants, il est possible de mettre en place des soutiens concrets adaptés à leurs besoins spécifiques, des aides financières et pratiques. En voici quelques exemples.

Les groupes de paroles

Les groupes de soutien ou de parole sont des espaces de partage d’expérience et des lieux d’écoute et de confiance. Les aidants familiaux pourront y obtenir des conseils pratiques, parler de leurs expériences et établir des liens avec d’autres personnes vivant des situations similaires. En France, de nombreux organismes proposent des rencontres entre aidants : les cafés des aidants portés par l’association française des aidants, les cafés mémoires de France Alzheimer, ou encore les plateformes d’accompagnement et de répit adossées aux structures d’accueil de jour, etc. Il existe également des plateformes téléphoniques d’écoute, d’information et d’orientation comme la plateforme Avec nos proches ou le service social d’assurance maladie qui met à disposition un numéro de téléphone à contacter : le 36 46.

Les services d’aides à domicile

L’emploi d’une aide à domicile peut être une solution intéressante pour soutenir nos aînés et soulager les proches aidants dans leur mission. L’aide à domicile accompagnera le senior dans les actes essentiels et ordinaires de la vie quotidienne : aide au déplacements, à la mobilisation, à la toilette, à l’habillage, au déshabillage, à la réalisation des courses, à la préparation des repas, à l’entretien du linge, au nettoyage du logement, etc. Tout dépendra des besoins de la personne aidée.

Les services de soins à domicile

Une autre solution envisageable est de passer par des services de soins infirmiers à domicile (SSIAD), qui emploient des professionnels de la santé (infirmières, aides-soignantes, aides médico-psychologiques…). Les personnels du SSIAD, qui interviennent directement au domicile de la personne âgée, réalisent des soins infirmiers et d’hygiène du parent en perte d’autonomie. Il peut s’agir de : l’administration de médicaments, le changement de pansements, la surveillance de la pression artérielle, le soin des plaies, le traitement des escarres, les soins personnels, etc. Le recours aux services de soins infirmiers peut aider à soulager le proche aidant dans ses missions quotidiennes.

La formation

En France, il existe des formations destinées à aider les proches aidants d’une personne âgée en perte d’autonomie. Les objectifs de ces formations sont de : permettre à l’aidant familial de réfléchir à son rôle d’aidant, apprendre à mieux se positionner dans son rôle, préserver la qualité de la relation avec son proche, mieux connaître les maladies pouvant affecter son proche, apprendre à se ménager des moments de répit, etc. Ces formations sont proposées par des associations (France Alzheimer, France Parkinson, l’association française des aidants, etc.) ainsi que des plateformes d’accompagnement et de répit. Pour trouver des structures près de chez vous, consultez l’annuaire des points d’information locaux.

La mise en place de solutions de répit

Afin de permettre aux proches aidants de bénéficier de temps de répit, des solutions d’accueil ou de prise en charge de la personne âgée en perte d’autonomie existent : l’accueil de jour ou de nuit pour une demi-journée ou plusieurs jours par semaine en établissement spécialisé (EHPAD, maisons de retraite…) ; l’hébergement temporaire en établissement pour une durée limitée à 90 jours par an ; l’accueil familial ; le relai à domicile, aussi appelé baluchonnage ou relayage ; ou encore, la garde itinérante de nuit, qui prévoit le passage bref d’une aide à domicile ou d’une auxiliaire de vie entre 20h et 6h du matin.

Aides du gouvernement

Des aides financières peuvent également être sollicitées par le proche aidant :

L’allocation journalière du proche aidant : l’AJPA est un revenu de remplacement destiné aux personnes qui cessent ou réduisent leur activité professionnelle pour s’occuper d’un proche en situation de handicap ou de perte d’autonomie. Cette aide financière est versée par la Caisse d’allocation familiale (CAF) pour les personnes qui relèvent du régime général ou la Mutualité sociale agricole (MSA) pour les personnes qui relèvent du régime agricole. Au 1er janvier 2023, le montant journalier de l’AJPA est fixé à 62,44€.
L’aide au répit : elle permet aux proches aidants de personnes âgées bénéficiant de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) de se reposer ou de dégager du temps en finançant des solutions d’aide au répit (accueil de jour, hébergement temporaire, accueil familial, baluchonnage). Le montant de l’allocation est limité à 540,23€ par an et par personne aidée.
Les aides fiscales : les aidants peuvent bénéficier d’aides fiscales s’ils hébergent durablement leur proche âgé chez eux (déduction fiscale ou majoration de part pour le calcul de l’impôt sur le revenu).
Être rémunéré : il est possible de percevoir une rémunération pour l’aide apportée à un proche âgé en perte d’autonomie, en devenant son salarié. La loi autorise une personne bénéficiaire de l’APA à employer un membre de sa famille (sauf conjoint, concubin ou partenaire de PACS) en tant qu’aide à domicile dans le cadre de l’APA qui lui est accordée.

Les avantages du réseau Cette Famille

Vous êtes proche aidant ? Vous recherchez une solution d’hébergement temporaire ou permanente pour votre proche en perte d’autonomie ? Entreprise de l’économie sociale et solidaire, CetteFamille vous accompagne gratuitement pour trouver la solution la plus adaptée à vos besoins et à vos moyens. Elle vous dit tout ce qu’il savoir sur l’accueil familial et la colocation senior.