CetteFamille et son comité de réflexion scientifique et éthique se sont interrogés sur le rôle des émotions dans la relation d’aide entre accueillant familial et résidents, et plus généralement entre les professionnels soignants et les personnes recevant le soin.
La relation accueillant-accueilli
Les émotions font partie de chaque être humain. Chaque accueillants vit des expériences positives ou négatives. Elles sont nécessaires et la communication de celles-ci est importante pour bien appréhender l’accompagnement auprès de la personneaidée.
Les émotions de l’accueillant
La communication doit être une priorité autant pour l’accueillant que pour l’accueilli. Cependant, l’expression des émotions est taboue et peu reconnue. En effet dans le secteur du médico-social, la place des émotions est souvent occultée par souci de professionnalisme.
On parle alors de « norme implicite ». Cette norme a pour objectif que tous les professionnels du care (c’est-à-dire ceux qui prennent soin, dont les accueillants familiaux font partie), ceux qu’on appelle aussi les professionnels soignants soient capables de maîtriser leurs émotions.
Un professionnel soignant est censé rester neutre et juste. Il ne doit pas se laisser envahir par ses propres émotions et celles de la personne qu’il soigne. Cependant, cette image du soignant infaillible ne représente pas la réalité.
Les émotions sont des réactions affectives brusques et momentanées, elles peuvent être agréables ou pénibles. Elles se définissent comme des réactions affectives d’assez grande intensité, habituellement provoquées par l’environnement. Chaque être peut les ressentir, quels que soient sa culture, son environnement, ses expériences.
Avoir la bonne distance et créer la confiance
Les soignants, dont les accueillants familiaux font partie dans la mesure où ils accompagnent des personnes dites vulnérables et en perte d’autonomie, se doivent d’être assez proches pour être en empathie avec le malade. En revanche, ils ne doivent pas se laisser envahir par leurs propres émotions et celles de la personne qu’ils soignent. Il faut donc avoir la bonne distance.
Un accueillant aide ses accueillis au quotidien et entre dans leur intimité. Les soignants s’occupent, soignent, aident leurs patients au quotidien. Une véritable relation de confiance s’installe entre eux et des émotions se créent.
La relation n’est possible que s’il existe une confiance mutuelle. Cette confiance ne s’acquiert qu’avec l’implication et l’investissement de celui qui prend soin (le soignant, l’accueillant, l’infirmier etc.). Une distance excessive empêche cette confiance de s’établir.
Parler de ses émotions
Les émotions sont fondamentales, mais la communication de celles-ci l’est également. Toute relation entre êtres humains est conditionnée par la communication verbale et non-verbale. Il y a une partie visible et une partie invisible. La partie visible se détermine autour des soins, notamment par des gestes, contrairement aux soins relationnels qui sont invisibles.
Un travail émotionnel
Le travail émotionnel est souvent réalisé de manière inconsciente. La gestion des émotions est une partie du travail des soignants, mais qui est rarement abordée. Elle n’est souvent pas prise en compte, alors qu’elle fait partie de la profession.
Les accueillants prennent en charge les accueillis dans leur globalité, c’est-à-dire qu’il faut prendre en compte l’entourage (les aidants familiaux). En cas de désaccord entre l’accueilli et sa famille, il est important pour l’accueillant de maintenir une neutralité et une cohésion entre eux. Il s’agit pour l’accueillant de s’impliquer dans la relation avec le résident tout en s’adaptant pour que la distance soit la plus juste possible.
Néanmoins, l’accueillant doit également accompagner la famille : répondre à leurs questions, écouter leurs craintes, leur désespoir. Cependant, rien n’est plus valorisant pour un accueillant que d’entendre les remerciements, la reconnaissance d’un accueilli et de sa famille. Tout professionnel a besoin d’une certaine reconnaissance de son travail afin de se sentir valorisé et confiant dans ce qu’il fait. La relation accueillant-accueilli est donc importante dans l’accomplissement du travail.