La dégénérescence cognitive chez la personne âgée, aussi appelée par les anglo-saxons « démence sénile » correspond à une affection neurodégénérative progressive qui affecte la mémoire, les fonctions cognitives et le comportement du senior. Cette pathologie est souvent associée à des maladies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer, la démence vasculaire ou la maladie de Parkinson. Les symptômes de la maladie varient donc d’une personne à l’autre mais peuvent inclure des oublis fréquents, des difficultés à communiquer, des problèmes de coordination motrice, des difficultés à accomplir des tâches familières, des changements d’humeur. La gestion de ces troubles constitue un véritable défi pour la personne atteinte et pour son proche aidant. CetteFamille vous dit tout ce qu’il faut savoir sur la dégénérescence cognitive chez la personne âgée, les causes et symptômes de la maladie, les traitements existants et les moyens de prévenir cette pathologie.
Comment définir la dégénérescence cognitive chez la personne âgée ?
La dégénérescence cognitive, également connue sous le nom de déclin cognitif, fait référence à la diminution progressive des capacités mentales et intellectuelles d’une personne. Cela peut inclure des altérations de la mémoire, de l’attention, du raisonnement et de la compréhension. La dégénérescence cognitive intervient lorsque des tissus ou cellules du système cérébral se détériorent.
Cette forme de démence peut avoir un impact significatif sur la qualité de vie de la personne atteinte ainsi que sur ses capacités à accomplir les activités quotidiennes de manière autonome. Elle peut en effet entraîner une perte d’autonomie et un isolement social.
Quelles sont les maladies associées à cette pathologie ?
La dégénérescence cognitive est souvent associée à des maladies neurodégénératives telles que :
- La maladie d’Alzheimer et les maladies qui lui sont apparentées :
- La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative progressive qui affecte le cerveau, entraînant une détérioration graduelle des fonctions cognitives, de la mémoire, de la pensée et du comportement de la personne atteinte. Elle se caractérise par une accumulation de protéines anormales dans le cerveau, formant des plaques et des enchevêtrements qui perturbent les fonctions neuronales.
- La démence vasculaire est une forme de démence causée par des problèmes de circulation sanguine dans le cerveau, généralement dus à des lésions vasculaires cérébrales ou à des accidents vasculaires cérébraux (AVC), qui entraînent une diminution de l’apport sanguin et d’oxygène aux cellules cérébrales. Les symptômes sont variables mais peuvent inclure des problèmes de mémoire, des troubles du langage, des problèmes de coordination, des difficultés d’attention et des changements de personnalité.
- La maladie à corps de Lewy est une forme de démence provoquée par des dépôts anormaux de « corps de Lewy » dans les neurones. Elle partage des caractéristiques cliniques et neuropathologiques avec la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson. Elle présente des symptômes moteurs similaires à ceux de la maladie de Parkinson tels que la rigidité musculaire, l’akinésie, les tremblements et les problèmes de coordination. Elle se traduit également par des symptômes neuropsychiatriques tels que des hallucinations visuelles, des troubles du sommeil, une dépression, des épisodes de comportement agressif ou inapproprié.
- La dégénérescence fronto-temporale (DFT), également connue sous le nom de démence fronto-temporale, est un groupe de maladies neurodégénératives rares qui affectent principalement les lobes frontaux et temporaux du cerveau. La maladie est associée à une accumulation anormale de protéines dans les cellules du cerveau. La DFT se caractérise par des changements de personnalité, une altération du comportement social (apathie, impulsivité, désinhibition) et une altération des fonctions exécutives (problèmes de prise de décision et de planification). Contrairement à la maladie d’Alzheimer, la DFT peut dans les premiers stades de la maladie, ne pas affecter la mémoire de manière significative.
- La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative chronique qui affecte le système nerveux central en particulier les structures cérébrales responsables du contrôle des mouvements. Elle se caractérise essentiellement par des symptômes moteurs : rigidité musculaire, tremblement au repos, bradykinésie (ralentissement des mouvements) et akinésie (difficulté à initier le mouvement).
- La sclérose latérale amyotrophique (SLA), aussi appelée maladie de Charcot ou maladie du motoneurone, est une maladie neurodégénérative rare et progressive qui affecte les neurones responsables du contrôle des muscles volontaires. La SLA affecte principalement les neurones moteurs. Elle entraîne à terme une faiblesse musculaire, des difficultés à contrôler les mouvements, une perte de la motricité fine et une difficulté à parler, avaler et respirer (la maladie affectant les muscles de la gorge). La SLA n’a généralement pas d’impact sur les fonctions cognitives comme la mémoire, l’attention et la compréhension.
- La maladie de Huntington est une maladie génétique héréditaire rare qui entraîne des troubles moteurs (mouvements involontaires et anormaux), cognitifs (problèmes de mémoire, d’attention, de planification et de prise de décision) et psychiatriques (dépression, anxiété, irritabilité, colère, apathie). Les symptômes de la maladie se déclarent en général entre 30 et 50 ans.
Quelles sont les causes des maladies neurodégénératives ?
Les causes des maladies neurodégénératives sont multifactorielles. Il s’agirait d’une combinaison de facteurs génétiques, environnementaux et biomoléculaires :
- Facteurs génétiques : dans certaines maladies neurodégénératives, des mutations génétiques spécifiques jouent un rôle majeur. Par exemple, la maladie d’Alzheimer serait liée à des mutations dans les gènes APP, PSEN1 et PSEN2, tandis que la maladie de Huntington serait causée par une mutation dans le gène HTT.
- Facteurs environnementaux : l’exposition à certaines substances toxiques (métaux lourds, pesticides, solvants chimiques), à des traumatismes crâniens répétés et à des infections virales du système nerveux central sont associées au développement de ces différentes formes de démence. Dans le cas de la maladie de Parkinson par exemple, l’exposition à des pesticides, aux métaux lourds, au manganèse ou à des solvants organiques est associée à un risque accru de développer la maladie.
- Accumulation de protéines anormales : dans de nombreuses maladies neurodégénératives, l’accumulation anormale de protéines spécifiques dans le cerveau est une caractéristique majeure. En effet, la maladie d’Alzheimer est associée à une accumulation de bêta-amyloïde (qui forme des plaques) et de protéine de tau (qui forme des enchevêtrements) dans le cerveau. La maladie Parkinson se caractérise, quant à elle, par une accumulation anormale d’alpha-synucléine dans le cerveau.
- Inflammation chronique : l’inflammation neurologique, aussi appelée inflammation chronique du cerveau, est de plus en plus considérée comme un facteur contributif de certaines maladies neurodégénératives. L’inflammation peut être déclenchée par divers facteurs, notamment les infections chroniques, les traumatismes crâniens répétés, les maladies auto-immunes, etc. Or, des réponses inflammatoires excessives ou dysfonctionnelles peuvent endommager les neurones.
- Style de vie : une alimentation déséquilibrée, un manque d’exercice physique, un sommeil insuffisant, une exposition à la pollution de l’air, la consommation excessive d’alcool et le tabagisme peuvent également influencer le risque de développer un déclin cognitif.
- Facteurs psychosociaux : le stress chronique, la dépression et l’isolement social peuvent avoir un impact considérable sur la santé cérébrale et entraîner le risque de développer des maladies neurodégénératives.
- Âge : le vieillissement est le principal facteur de risque. En effet, le risque de développer ces maladies augmente considérablement avec l’âge.
Quels sont les symptômes d’une dégénérescence cognitive ?
Les maladies neurodégénératives englobent un large éventail de troubles qui affectent le système nerveux central. Les symptômes varient en fonction de la maladie sous-jacente. Toutefois, il existe plusieurs symptômes communs à ces pathologies :
- Problèmes de mémoire : difficultés à se souvenir d’informations récentes ou à retrouver des souvenirs précis.
- Altération des fonctions cognitives : difficultés à se concentrer, à résoudre des problèmes, à prendre des décisions ou à effectuer des tâches qui nécessitent une réflexion complexe.
- Difficultés de langage : difficultés à trouver les mots justes, à suivre une conversation ou à s’exprimer clairement.
- Perte d’orientation : confusion concernant le temps, les lieux ou les personnes familières.
- Difficultés à réaliser des tâches quotidiennes : difficultés éprouvées dans la réalisation des tâches routinières comme s’habiller, se laver, préparer les repas, etc.
- Troubles moteurs : rigidité musculaire, lenteur des mouvements, tremblements, problèmes de coordination et faiblesse musculaire.
- Troubles de l’alimentation et de la déglutition : difficultés à manger et à avaler, qui peut entraîner des problèmes nutritionnels et une perte de poids.
- Troubles du sommeil : insomnie, somnolence excessive pendant la journée ou cauchemars fréquents.
- Changements d’humeur : survenue de comportements inhabituels comme de l’irritabilité, de l’anxiété, de l’apathie ou au contraire de l’agitation, de l’agressivité.
Quels traitements pour les personnes en perte de fonctions cognitives ?
Le traitement de la dégénérescence cognitive chez les seniors dépend de la cause sous-jacente identifiée, de la gravité des symptômes et des besoins individuels de la personne atteinte. Toutefois, une approche générale peut être adoptée. En voici les contours :
- Traitements médicamenteux : il existe, pour certaines pathologies, des médicaments spécifiques ayant pour objectif d’atténuer les symptômes et la progression de la maladie. Par exemple, pour la maladie de Parkinson, il n’existe pas de traitement curatif. Le traitement proposé, reposant principalement sur la lévodopa, visent à gérer les symptômes moteurs de la maladie. La gestion des symptômes comportementaux ou psychiatriques de ces pathologies (dépression, anxiété, troubles du sommeil, etc.) peuvent également être proposés.
- Approche non médicamenteuse : il est souvent préconisé de faire appel à une approche non médicamenteuse dans la gestion des maladies neurodégénératives. Il s’agira par exemple de s’adresser à des ergothérapeutes, kinésithérapeutes, orthophonistes, etc. Dans la gestion de la maladie de Parkinson, la kinésithérapeute aidera le patient à maintenir sa mobilité et sa coordination, l’orthophoniste aidera à prévenir les troubles de la déglutition.
- Soutien psychosocial : le soutien psychologique et social est important pour les personnes atteintes de déclin cognitif et pour leurs familles. Les groupes de soutien ou encore les thérapies individuelles ou familiales peuvent offrir un soutien précieux.
La prise en charge de la dégénérescence cognitive doit être adaptée aux besoins individuels de chaque patient et nécessite souvent une approche multidisciplinaire impliquant des médecins, des psychologues, des thérapeutes et d’autres professionnels de la santé.
Peut-on prévenir l’apparition des maladies neurodégénératives ?
La prévention des maladies neurodégénératives est un domaine de recherche actif. À ce jour, il n’existe aucun moyen certain de prévenir l’apparition de ces maladies. Toutefois, il existe des recommandations qui peuvent aider à réduire le risque de les développer :
- Exercice physique : une activité physique régulière aura des bienfaits sur la force musculaire, la souplesse, la coordination des gestes, la mobilité mais aussi la circulation sanguine et la santé cognitive. Elle aidera à réduire le risque de maladies cardiovasculaires. Pour les seniors, les sports doux (marche à pieds, vélo, natation, yoga, étirement) sont à privilégier.
- Alimentation saine et équilibrée : il convient d’associer à l’exercice physique une alimentation saine à base de fruits, légumes, céréales complètes, poissons et noix (riche en antioxydants, vitamines et minéraux) indispensables pour prévenir le risque de troubles vasculaires et essentiels à la santé du cerveau. Il est à noter que l’efficacité des traitements peut être améliorée si les capacités physiques de la personne atteinte sont entretenues.
- Éviter la consommation excessive d’alcool et le tabac : le tabagisme et la consommation excessive d’alcool sont associés à un risque accru de troubles cognitifs.
- Stimulation cognitive : les activités cognitives ou créatives, que ce soit la lecture, les puzzles, les jeux de mémoire, la musique, sont bénéfiques pour maintenir votre cerveau actif.
- Gérer son stress : le stress chronique peut affecter négativement la santé cognitive. La méditation, la relaxation, le yoga ou la respiration profonde sont autant de techniques utiles de gestion du stress. Par ailleurs, le repos est essentiel dans la réduction du stress et la santé cognitive. Aussi, assurez-vous de bénéficier de suffisamment de repos et d’un sommeil de qualité.
- Maintenir des relations sociales : les interactions sociales aident à réduire l’isolement, le risque de dépression et à stimuler le bien-être mental. S’impliquer dans des activités communautaires ou passer du temps avec des amis ou des proches est bénéfique pour la santé cognitive.
- Suivi médical : il est important de maintenir un suivi médical régulier et de traiter les conditions médicales sous-jacentes, telles que l’hypertension, le diabète, l’hypercholestérolémie et l’obésité qui peuvent augmenter le risque de maladies neurodégénératives
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Sources externes :