Comment cultiver la pensée positive chez les personnes âgées ?

Vieillir en gardant le sourire, c’est possible ! De nombreuses études montrent qu’un état d’esprit positif joue un rôle clé sur la santé physique et mentale des personnes âgées. Dans cet article, CetteFamille, entreprise de l’économie sociale et solidaire spécialisée dans l’accueil familial et l’habitat partagé pour personnes âgées, vous partage ses connaissances sur le sujet pour vous aider à accompagner vos proches ou vous mettre vous-même à l’heure de la pensée positive ! »

Vieillissement et pensée positive : ce que dit la science

Une étude de 2022, menée aux Etats-Unis, co-écrite par des experts de l’école de Santé publique d’Harvard et réalisée auprès de 14 000 personnes de plus de 50 ans, a révélé que: 

• les personnes vieillissantes qui émettaient un état de satisfaction sur leur situation présentaient un risque de décès inférieur de 43% sur quatre ans comparativement à celles qui n’en étaient pas satisfaites ; 
• ces mêmes personnes qui cultivaient un état d’esprit positif quant à leur situation présentaient un risque plus bas de développement de maladies (de type diabète, cancer, maladies cardiaques), moins de troubles de sommeil et un meilleur fonctionnement cognitif ; 
• l’impact direct de la pensée positive sur le vieillissement de la personne âgée (source : JAMA Network Open). 

La pensée positive semble bel et bien ralentir les effets du vieillissement. Pourtant, se projeter positivement dans l’âge n’est pas toujours évident : anxiété, fatigue, isolement peuvent freiner cette dynamique. D’où l’importance d’un accompagnement bienveillant et de rituels positifs au quotidien.

Pensée positive : de quoi s’agit-il ?

La pensée positive est un concept qui n’est pas scientifiquement prouvé. Né dans les années 1950 et véhiculé dans les années 2010, il se fonderait sur l’hypothèse, peu importe l’âge, que la capacité à être optimiste, indépendamment des situations mais sans déni des risques liés à cette-dite situation, influencerait le destin et permettrait d’atteindre le bonheur. 

Concernant les seniors, plusieurs études émettent un lien de cause à effet entre le ralentissement du vieillissement et la capacité à se concentrer sur le positif, que l’on cultiverait au quotidien. Autrement dit, rentrer dans la phase du vieillissement (estimée à 70 ans en France) avec jeunesse et dynamisme, permettrait d’en ralentir les effets indésirables sur la santé physique et mentale. Plus que ça, cette culture de l’auto-gratification permettrait de voir naître sagesse et croissance personnelle qui contribueraient à diminuer le stress et l’anxiété. Plus on cultive cet état d’esprit tôt plus l’avancée dans l’âge sera accueillie avec sagesse et optimisme.

Pourquoi la pensée positive est-elle importante pour les séniors ?

Nous le savons tous, notre naissance est conditionnée par son pendant, notre disparition. Et pourtant, l’idée reste toujours terrifiante et peut générer une anxiété importante plus on avance en âge. Il est donc essentiel que toutes ces questions sur la vieillesse, et ce qu’elles engendrent de stress, soient regardées avec objectivité et soutenues par des personnes en capacité de le faire. 

Effets sur la santé mentale et physique

L’état d’esprit positif qui se décrit comme la capacité à se concentrer sur les éléments positifs et générateurs d’apaisement d’une situation donnée participe de notre bonne santé mentale et physique. La façon dont nous regardons les choses influence notre vision du monde et la place que l’on souhaite avoir parmi nos pairs. 

Plus on se pense appartenir à une entité, tout en reconnaissant sa valeur en tant qu’individu dans l’existence de ce groupe, plus nous allons agir en congruence de cette philosophie. Nous allons influer sur notre santé mentale par nos pensées, qui elles influeront sur nos capacités physiques par nos mises en action.  

Chez les personnes âgées optimistes ayant la capacité à regarder leur situation tout en préférant se concentrer sur le positif, il a été démontré : 

• • une qualité de vie quotidienne plus épanouissante ; 
  • leur longévité augmentée de 7,5 ans en moyenne ;
  • un système immunitaire plus fort ;
  • une prédisposition à la dépression et l’anxiété ralentie ;
• une récupération post opératoire plus importante.

Réduction du stress et de l’anxiété

Le lien entre nos pensées et notre santé est évident. Lorsque nos pensées ne sont pas optimistes (coup de blues du dimanche soir, nostalgie…), elles provoquent chez nous des émotions spontanées (manifestations physiques de type pleurs, palpitations, troubles de la vue …) qui peuvent se transformer en sentiment (peur, anxiété) et provoquer des états qui ont tendance à nous exclure et nous diminuer mentalement et physiquement. Par exemple, des insomnies génèrent de la fatigue et de l’irritabilité et nous rendent moins disponibles à nous entourer socialement. 

Être en capacité de se valoriser et nourrir un besoin d’accomplissement individuel permet d’accéder à la gratitude envers soi et envers les autres, qui nourrissent notamment des besoins d’apaisement, de calme, lesquels réduisent considérablement le stress et l’anxiété. 

A l’inverse, en tant qu’être sociaux, nous savons également ce qui peut être générateur d’exclusion de la part des autres mais aussi par nos propres comportements. Lorsque nous ne sommes pas en mesure de répondre aux exigences sociales (rencontres, sorties, discussions), cela peut provoquer du stress et nous pouvons facilement entrer dans un cercle vicieux qui nous invite à nous exclure alors même qu’il nous faudrait nous réintégrer. Même si cela est difficile, motivez-vous à aller à la rencontre des autres. 

Comment encourager la pensée positive chez les personnes âgées ?

Il est primordial et indispensable que les seniors soient bien accompagnés par leurs proches ou leurs aidants afin de leur offrir un environnement global qui puisse stimuler leur état d’esprit. 

Maintenir des relations sociales positives

Le lieu de vie de la personne vieillissante se présentera comme l’endroit pivot de ses relations sociales, aussi bien celles relatives à ses besoins d’accompagnement (soins à domicile, corps médical) que celles en lien avec ses besoins de collectif et de lien social. Il est essentiel que le lieu de vie soit le plus adapté et reprenne au maximum les habitudes de la personne afin qu’elle puisse s’ouvrir en elle-même mais aussi envers l’extérieur. 

En fonction du lieu de vie arrêté, les relations sociales seront diverses : 

• Elles pourront être institutionnalisées : 
  • Dans les maisons de retraites et en EHPAD, la loi prévoit la mise en place d’espaces dédiés au collectif (le conseil de vie social – CVS – permettant notamment d’accompagner la prise de parole des personnes hébergées).
  • La structure pourra aussi proposer des activités collectives : des ateliers créatifs, des jeux, des débats, des activités physiques, etc.
  • Associatives par l’immersion de partenaires extérieurs auprès des bénéficiaires. 
  • Dans les maisons spécifiques à l’accompagnement des personnes atteintes d’Alzheimer, on retrouvera les pôles d’activités et de soins adaptés (PASA), espaces spécifiques dédiés aux activités et soins. 
• Familiales et amicales par l’accueil des proches et amis.
• Médicales, aussi bien en institution qu’à domicile. 

Maintenir des relations sociales positives permet de lutter contre l’isolement des personnes âgées et favorise le bien vieillir.

Pratiquer des activités stimulantes

Dans le même état d’esprit, pratiquer des activités stimulantes qui nourrissent des besoins de partage, d’appartenance, de créativité, d’aventure et de découverte favorise la santé mentale et physique. 

En fonction de son âge et de son état de santé, différentes activités sont à privilégier. Elles doivent surtout aider et soutenir la personne âgée sans l’affaiblir. Il est essentiel de prendre en compte ses capacités avant de lui proposer des activités. Toutefois il est vivement conseillé que le mot d’ordre soit la mise en action ; quel que soit son modèle. 

Sur l’activité physique par exemple : 

• Pour les personnes atteintes d’un handicap physique, le recours à l’ergothérapie et la kinésithérapie sera préconisé. 
• Pour celles qui ne présentent pas de maladies spécifiques, des activités de gymnastique douce seront privilégiées car elles entrent parfaitement dans les recommandations de rééducation. 

Sur le plan de la stimulation intellectuelle par exemple : 

• Au sein des institutions, il n’est pas rare de voir des activités Montessori proposées qui stimulent l’activité cérébrale des personnes. 
• Si vous avez une activité que vous avez arrêtée, reprenez-là (piano, dessin, peinture, écriture). Elle nourrira notamment un besoin d’accomplissement.
• Si vous aimez transmettre, accompagner et œuvrer pour des actions d’intérêt général et d’utilité publique, ayez recours au bénévolat. 

Prendre soin de soi

Prendre soin de soi passe tout autant par le filtre de nos neurones que de nos hormones. Le « take care » concerne aussi bien le mental que le physique. 

Discipline du quotidien, il passe notamment par une vie qui préserve notre équilibre naturel : dormir, se nourrir et boire suffisamment, disposer de ressources aussi bien matérielles que financières nous permettant de subvenir à nos besoins de base pour ensuite nous permettre d’explorer des niveaux supérieurs. Comme indiqué précédemment, pour les personnes âgées, cela va passer en premier lieu par le choix du lieu de vie. 

Une fois cette sécurité de base acquise, la disponibilité de la personne va s’ouvrir progressivement, lui permettant d’être perméable à des préconisations venant de l’extérieur (proches, psychologues, amis, etc.). 

Sur le plan psychologique, quelques recommandations sont suggérées pour préserver un état d’esprit optimiste : 

• • Exprimer quotidiennement sa gratitude envers les autres sur des choses qui se sont passées dans la journée et qui ont contribué à nous provoquer joie et apaisement. Ces choses peuvent être très simples (visite, soleil, chocolat au dessert). Cet exercice peut se faire à l’oral (enregistrement), à l’écrit (journal) mais aussi directement auprès des personnes concernées.
  • Exprimer quotidiennement sa gratitude envers soi-même sur des choses accomplies dont nous sommes fiers.

• Pratiquer la relaxation, la respiration profonde ou du yoga.

• Prendre le temps de se connecter à ce qui se déroule au moment où on le vit et qui est transmetteur de bonheur.
• Faire la liste de ses acquis (un toit, une famille, des amis, de quoi manger).

Exemples de citations inspirantes sur la vieillesse

Le recours à la poésie, la littérature et l’humour ont souvent été des armes redoutables pour faire passer des messages, apaiser des esprits, porter des pensées universelles. Plusieurs auteurs ont écrit sur la vieillesse avec précision, auto-dérision et parfois sarcasme. CetteFamille vous proposent quelques citations inspirantes pour vous accompagner au quotidien :

• ‍« Il fait bon vieillir. Être jeune, c’était tuant. » Hjalmar Soderberg
•  « Jamais homme sage n’a souhaité rajeunir. » Jonathan Swift
• « Pour le jeune homme, dont la vieillesse ne marque pas le visage, la jeunesse est sans valeur. » Abu Shakour
• « Vieillir offre du moins, un avantage : c’est que l’on ne mourra pas d’un seul coup, mais peu à peu, bout par bout ». Antoine Compagnon
• « Vieillir est l’œuvre de toute une vie ». Jon Fosse 
• « Le dramatique de la vieillesse, ce n’est pas qu’on se fait vieux, c’est qu’on reste jeune ». Oscar Wilde 

« Vieillir ensemble, ce n’est pas ajouter des années à la vie, mais de la vie aux années.» Jacques Salomé

Sources externes :

La pensée positive peut-elle nous aider à vivre plus longtemps ?