Polyarthrite rhumatoïde : explications, origines et options de traitement

Les mains d'une personne âgée atteinte de Polyarthrite rhumatoïde reposant sur sa canne

La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie inflammatoire chronique qui affecte des millions de personnes à travers le monde. Caractérisée par des douleurs articulaires, des raideurs et des gonflements, elle peut entraîner des dommages irréversibles aux articulations et une réduction significative de la qualité de vie si elle n’est pas traitée adéquatement. Comprendre les causes, reconnaître les symptômes et connaître les options de traitement disponibles est essentiel pour mieux gérer cette condition complexe. Dans cet article, CetteFamille, entreprise de l’économie sociale et solidaire spécialisée dans l’accueil familial et les colocations seniors, vous invite à découvrir tout ce qu’il faut savoir sur la polyarthrite rhumatoïde pour vivre plus sereinement avec cette maladie.

Qu’est-ce que la polyarthrite rhumatoïde ?

La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie auto-immune chronique caractérisée par une inflammation persistante des articulations. Contrairement à l’arthrite dégénérative telle que l’arthrose, qui est causée par l’usure du cartilage articulaire, la polyarthrite rhumatoïde survient lorsque le système immunitaire attaque par erreur les tissus sains de l’articulation. Cela entraîne une inflammation de la membrane synoviale, qui tapisse les articulations, provoquant douleur, gonflement et éventuellement destruction des articulations. La maladie évolue sous forme de poussées, entrecoupées de rémissions. Toutes les articulations peuvent être touchées et altérées : coudes, épaules, cou, pieds, orteils, genoux et hanches. Cette affection est systémique, ce qui signifie qu’elle peut avoir des répercussions sur l’ensemble du corps, et toucher d’autres organes comme les poumons, les yeux et la peau. Au bout de plusieurs années d’évolution, la PR peut provoquer des déformations articulaires et des destructions de tendons.

Il est à noter que la polyarthrite rhumatoïde est souvent associée à d’autres maladies. Les maladies auto-immunes, comme la thyroïdite de Hashimoto ou le diabète, et les accidents vasculaires, comme l’infarctus du myocarde ou les accidents vasculaires cérébraux, sont plus fréquents chez les personnes souffrant de PR que dans la population générale. 

Quelles différences entre rhumatisme, polyarthrite rhumatoïde et goutte ?

Le terme rhumatisme est un terme générique qui englobe diverses affections provoquant douleur et inflammation des articulations, des muscles et des tissus environnants. Il inclut des maladies comme l’arthrose, la goutte et la polyarthrite rhumatoïde. 

La polyarthrite rhumatoïde est une forme spécifique de rhumatisme caractérisée par une inflammation auto-immune des articulations.

La goutte, quant à elle, est une forme d’arthrite causée par une accumulation de cristaux d’acide urique dans les articulations. Elle se manifeste souvent par des crises soudaines et sévères de douleur, de rougeur et de gonflement, généralement au niveau du gros orteil. Contrairement à la PR, la goutte est due à un dysfonctionnement métabolique, qui entraîne une production excessive ou une élimination insuffisante d’acide urique, plutôt qu’une réponse auto-immune.

Quelles sont les causes de la polyarthrite rhumatoïde ?

Les causes exactes de la polyarthrite rhumatoïde ne sont pas entièrement comprises. Cependant, plusieurs facteurs semblent contribuer à son développement :

  • Génétiques : certaines prédispositions génétiques peuvent augmenter le risque de développer la polyarthrite rhumatoïde. Des variations dans certains gènes, notamment ceux impliqués dans le système immunitaire, sont associées à un risque accru.
  • Facteurs environnementaux : l’exposition à certains facteurs environnementaux, comme le tabagisme ou la pollution atmosphérique (particules fines, poussières, silice), a été identifiée comme un facteur de risque. Les infections virales ou bactériennes pourraient également jouer un rôle déclencheur. Il est à noter que le tabagisme et le risque génétique sont synergiques. D’après l’INSERM, le risque de développer la maladie est jusqu’à 20 fois plus grand chez les fumeurs que chez les non-fumeurs qui présentent des marqueurs génétiques identiques.
  • Hormones : les hormones sexuelles pourraient aussi influencer le développement de la maladie. La polyarthrite rhumatoïde est 2 à 3 fois plus fréquente chez les femmes, et des variations hormonales, comme celles survenant après la grossesse ou pendant la ménopause, peuvent influencer l’apparition de la maladie.

Quels sont les symptômes de la polyarthrite rhumatoïde ?

Les symptômes de la polyarthrite rhumatoïde peuvent varier en intensité et en durée, avec des périodes de poussées et de rémission. Les principaux symptômes incluent :

  • Douleur articulaire : une douleur constante ou intermittente dans les articulations affectées.
  • Gonflement et rougeur : inflammation des articulations touchées, souvent accompagnée de chaleur et de rougeur.
  • Raideur matinale : une raideur articulaire prolongée le matin, durant généralement plus d’une heure.
  • Fatigue : une fatigue persistante, même après une nuit de sommeil complète, un sentiment de faiblesse, une fièvre légère parfois accompagnée d’une perte d’appétit et de poids.
  • Déformations articulaires : avec le temps, en cas de progression de la maladie et sans traitement approprié, des déformations articulaires peuvent survenir, notamment aux doigts et aux poignets.
  • Nodules rhumatoïdes : des bosses fermes sous la peau, souvent au niveau des coudes ou des doigts.

Comment diagnostique-t-on la polyarthrite rhumatoïde ?

Le diagnostic de la polyarthrite rhumatoïde repose sur un ensemble de critères cliniques, biologiques et radiologiques :

  • Examen clinique : le médecin évalue les symptômes, examine les articulations pour détecter des signes de gonflement, de rougeur et de déformation, et vérifie la présence de nodules rhumatoïdes.
  • Analyses de sang : des tests sanguins sont effectués pour détecter des marqueurs de l’inflammation et d’anticorps spécifiques.
  • Imagerie médicale : les radiographies, les échographies et les IRM des articulations peuvent révéler des signes d’inflammation et de lésions articulaires précoces. L’IRM et l’échographie sont particulièrement utiles pour détecter les signes précoces d’inflammation avant que des dommages irréversibles ne se produisent.

Quels sont les traitements disponibles pour la polyarthrite rhumatoïde ?

Les traitements de la PR visent à réduire l’inflammation, soulager la douleur, prévenir les lésions articulaires et améliorer la fonction physique. Les options de traitement incluent :

  • Médicaments : 
    • Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) : ces médicaments, tels que l’ibuprofène et le naproxène, aident à réduire la douleur et l’inflammation.
    • Corticostéroïdes : les corticostéroïdes comme la prednisone peuvent être prescrits pour des périodes courtes afin de contrôler les poussées sévères de la maladie.
    • Antirhumatismaux modificateurs de la maladie (ARMM) : ces médicaments, tels que le méthotrexate et l’hydroxychloroquine, sont utilisés pour ralentir la progression de la maladie et prévenir les lésions articulaires. Le méthotrexate est souvent le traitement de première intention.
    • Biothérapies : les médicaments biologiques, comme les inhibiteurs du TNF (infliximab, adalimumab) et les inhibiteurs de l’IL-6 (tocilizumab), ciblent des molécules spécifiques du système immunitaire pour réduire l’inflammation. Ces traitements sont généralement utilisés lorsque les ARMM classiques sont inefficaces.
    • Inhibiteurs de la Janus kinase : ces médicaments, comme le tofacitinib, bloquent certaines enzymes impliquées dans le processus inflammatoire et sont utilisés pour traiter les formes modérées à sévères de la polyarthrite rhumatoïde.
  • Physiothérapie et ergothérapie : ces thérapies aident à maintenir la mobilité des articulations, à renforcer les muscles et à améliorer la capacité fonctionnelle. Les ergothérapeutes peuvent également conseiller le patient sur l’utilisation d’aides techniques pour faciliter les activités quotidiennes.
  • Chirurgie : dans les cas graves où les articulations sont gravement endommagées, une intervention chirurgicale pour réparer ou remplacer des articulations endommagées peut être nécessaire. En cas de remplacement articulaire, on parle d’arthroplastie.

Comment adapter son mode de vie avec la polyarthrite rhumatoïde ?

Vivre avec la polyarthrite rhumatoïde nécessite souvent des ajustements dans le mode de vie pour gérer les symptômes et améliorer la qualité de vie. Voici quelques stratégies :

  • Exercice régulier : l’activité physique, comme la natation, la marche, la gymnastique douce et le yoga, aide à maintenir la flexibilité des articulations, à renforcer les muscles et à améliorer l’endurance. Il est important de choisir des exercices à faible impact pour éviter de surcharger les articulations.
  • Alimentation équilibrée : une alimentation saine riche en fruits, légumes, poissons gras (riches en oméga-3), noix et graines peut aider à réduire l’inflammation. Éviter les aliments transformés et les sucres raffinés est également bénéfique.
  • Gestion du stress : le stress peut exacerber les symptômes de la polyarthrite rhumatoïde. Des techniques de gestion du stress, comme la méditation, la relaxation, la respiration profonde et la pratique d’activités de loisirs, peuvent aider à améliorer le bien-être émotionnel.
  • Repos suffisant : un sommeil de qualité est essentiel pour permettre au corps de récupérer et de gérer l’inflammation. Aménager une routine de sommeil régulière et un environnement de sommeil confortable peut aider.
  • Adaptations domestiques : Utiliser des aides techniques pour les tâches quotidiennes, comme les ouvre-bouteilles ergonomiques, les poignées de porte faciles à utiliser et les sièges de douche, peut réduire la pression sur les articulations et faciliter la vie quotidienne.

Quelles sont les dernières avancées en recherche sur la polyarthrite rhumatoïde ?

La recherche sur la PR progresse constamment, offrant de nouvelles perspectives pour le diagnostic, le traitement et la gestion de cette maladie complexe. Voici quelques-unes des avancées les plus récentes :

  • Biomarqueurs : la recherche a permis d’identifier de nouveaux biomarqueurs pouvant aider à diagnostiquer la PR plus tôt et à prédire la réponse au traitement. Par exemple, des niveaux élevés de certains auto-anticorps et de protéines inflammatoires dans le sang peuvent indiquer une activité accrue de la maladie. 
  • Tests génétiques : les avancées en génétique et épigénétique ont permis de mieux comprendre les facteurs de risque héréditaires et environnementaux de la PR. Des tests génétiques peuvent désormais identifier les individus à risque, permettant une surveillance et une intervention précoces.
  • Nouveaux médicaments : des biothérapies ciblées, comme les inhibiteurs de l’interleukine-6 (IL-6) et les inhibiteurs de l’interleukine-17 (IL-17), ont montré des résultats prometteurs en réduisant l‘inflammation et en améliorant les symptômes chez les patients atteints de PR. 
  • Thérapies cellulaires : des thérapies cellulaires sont explorées pour leurs capacités anti-inflammatoires et régénératives. Ces thérapies consistent à greffer des cellules thérapeutiques au niveau des articulations atteintes. L’utilisation de cellules souches mésenchymateuses a fait l’objet de plusieurs essais cliniques. Les essais montrent que ces cellules peuvent réduire l’inflammation et promouvoir la réparation des tissus articulaires endommagés. Le traitement apporte un certain bénéfice jusqu’à trois ans après l’injection.

Quelles aides pour les personnes âgées atteintes de polyarthrite rhumatoïde ?

Les personnes âgées atteintes de polyarthrite rhumatoïde ont souvent besoin de soutien supplémentaire pour gérer leur affection, les symptômes de la maladie et maintenir leur qualité de vie. Plusieurs formes d’aides peuvent être envisagées pour répondre à leurs besoins spécifiques :

  • Aides financières : la PR peut engendrer pour le patient des coûts supplémentaires liés aux traitements médicaux, aux adaptations de domicile, et aux soins quotidiens. Plusieurs aides financières sont disponibles pour alléger ces charges : 
      • APA : l’allocation personnalisée d’autonomie est destinée aux personnes âgées de plus de 60 ans en perte d’autonomie ou en situation de handicap. Elle permet de financer tout ou partie des frais liés à l’hébergement en établissement ou nécessaires au maintien à domicile du senior.
      • PCH : la prestation de compensation du handicap aide à couvrir les dépenses liées au handicap comme les aides humaines, techniques, l’aménagement du logement ou du véhicule, les charges spécifiques ou exceptionnelles et les aides animalières.
  •  AAH : l’allocation aux adultes handicapés est une aide financières destinée à garantir un revenu minimum aux personnes handicapées, y compris celles atteintes de PR. Elle est accordée sous conditions de ressources et de taux d’incapacité.
  • Aides à domicile : les aides à domicile jouent un rôle crucial en assistant les personnes âgées pour accomplir les tâches quotidiennes qui peuvent devenir difficiles à réaliser en raison de la douleur et de la perte d’autonomie. Ces aides peuvent inclure une assistance pour les activités de la vie quotidienne comme l’aide au lever, à la toilette, à la préparation des repas, à la prise des repas, au coucher, aux courses, à l’entretien du logement et du linge, à l’accompagnement lors de sorties…
  • Aides techniques : ce sont des dispositifs conçus pour faciliter la mobilité et l’autonomie des personnes atteintes de PR. Cela peut inclure : des aides à la mobilité (cannes, déambulateurs, fauteuils roulants…), des adaptations du domicile (rampes d’accès, barres d’appui dans la salle de bains, monte-escaliers, lits ajustables…) et des outils ergonomiques (ustensiles de cuisine adaptés, ouvre-bouteilles faciles à utiliser…).
  • Services de soins : l’accès à des services de soins est essentiel pour des seniors atteints de PR. Ils peuvent inclure des services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) comme l’administration de médicaments, le changement de pansements, les soins aux plaies, l’administration d’injections, etc. La kinésithérapie et l’ergothérapie peuvent également aider à maintenir ou à améliorer la mobilité des patients par des exercices adaptés et des techniques de gestion de la douleur.
  • Support psychologique : la polyarthrite rhumatoïde peut avoir un impact significatif sur la santé mentale des malades. Un support psychologique, pour faire face aux défis émotionnels liés à la maladie, peut s’avérer nécessaire. Il peut inclure : des séances de thérapies individuelles ou en groupe pour aider à gérer l’anxiété, la dépression et le stress lié à la maladie, ou encore des rencontres avec d’autres personnes atteintes de PR dans le cadre de groupes de soutien pour partager expériences et conseils.

FAQ

 

Vous vous posez encore des questions sur la polyarthrite rhumatoïde ? CetteFamille vous répond dans sa foire aux questions.

Est-ce que la polyarthrite est une maladie grave ?

Oui, la polyarthrite rhumatoïde est une maladie grave qui peut entraîner des dommages articulaires irréversibles et affecter d’autres organes si elle n’est pas traitée de manière appropriée. Elle entraîne une surmortalité par rapport à la population générale. Les causes les plus fréquentes de décès prématuré sont des maladies cardiovasculaires. Leur survenue est favorisée par la combinaison de facteurs de risque, comme l’hypertension et la dyslipidémie, avec l’inflammation chronique.

La polyarthrite rhumatoïde est-elle héréditaire ?

La PR a une composante génétique, ce qui signifie qu’elle peut être plus fréquente dans certaines familles. D’après les chiffres de l’INSERM, le risque est multiplié par 2 à 5 pour les personnes ayant un parent atteint. Cependant, tous les porteurs de ces gènes ne développent pas la maladie. Ainsi, des études conduites sur de « vrais jumeaux », qui portent le même patrimoine génétique, montrent que si l’un est atteint, l’autre ne développera la maladie que dans 10 à 15% des cas. D’autres facteurs interviennent donc dans le développement de la maladie. Il s’agit de facteurs environnementaux.

Peut-on prévenir la polyarthrite rhumatoïde ? 

Il n’existe pas de méthode infaillible pour prévenir cette affection, mais éviter certains facteurs de risque comme le tabagisme et maintenir un mode de vie sain peut réduire le risque.

Quels sont les premiers signes de la polyarthrite rhumatoïde ? 

Les premiers signes incluent souvent un enraidissement douloureux et le gonflement de plusieurs articulations généralement au niveau des poignets, des mains et des doigts. Une fatigue générale, une lassitude ou une perte d’appétit accompagnent fréquemment les douleurs.

Quelle espérance de vie avec une polyarthrite rhumatoïde ? 

Avec un traitement approprié, l’espérance de vie des personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde peut être proche de celle de la population générale. Cependant, des complications peuvent survenir si la maladie n’est pas bien contrôlée.

Les traitements sont-ils efficaces à long terme ?

Les traitements modernes, notamment les biothérapies et les ARMM, sont très efficaces pour contrôler les symptômes et ralentir la progression de la maladie à long terme, améliorant ainsi la qualité de vie des patients.3

 

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Sources externes : 

Comprendre la polyarthrite rhumatoïde (AMELI)

Une maladie modèle pour la recherche sur l’inflammation chronique (INSERM)

Polyarthrite rhumatoïde (OMS)

Activité physique et santé

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