La sarcopénie est une perte de masse musculaire et de force liée à l’âge. Il s’agit d’un processus progressif qui s’accélère après l’âge de 75 ans. La sarcopénie peut avoir un impact négatif sur la santé et la qualité de vie des personnes âgées.
Qu’est-ce que la dégénérescence musculaire ?
La dégénérescence musculaire fait référence à un groupe de maladies génétiques caractérisées par la perte de masse musculaire et la détérioration progressive des fibres musculaires. Elle peut survenir à tous les moments de la vie. Elle se caractérise par la difficulté puis l’incapacité à réaliser des mouvements spontanés, ce qui entraîne une incapacité à se déplacer. Les muscles des bras et des jambes peuvent être touchés, mais aussi le cœur et l’appareil respiratoire.
Il existe plus de 30 formes de dystrophies musculaires. Elles sont répertoriées selon l’âge à laquelle se développe la maladie, les muscles concernés et la gravité des symptômes. Il existe deux grands groupes de dystrophies musculaires :
- Les dystrophies musculaires congénitales (DMC) : elles constituent un ensemble de maladies qui diffèrent parfois beaucoup les unes des autres. Elles se caractérisent par une atteinte musculaire (dystrophie) entraînant une faiblesse musculaire. Elles sont présentes à la naissance ou se déclarent dans les 6 premiers mois de la vie de l’enfant (congénitale). On compte une dizaine de formes de DMC parmi lesquelles la DMC d’Ullrich, le syndrome de la colonne raide et le syndrome de Walker-Warburg.
- Les dystrophies musculaires : elles débutent plus tard dans l’enfance ou à l’âge adulte. On dénombre une vingtaine de ces maladies parmi lesquelles la dystrophie musculaire de Duchenne, la dystrophie musculaire de Becker, la dystrophie musculaire myotonique.
Quelles sont les causes de la dégénérescence musculaire ?
Les dégénérescences musculaires sont des maladies génétiques. Elles sont dues à une anomalie sur un gène ou à la mutation d’un gène nécessaire au bon fonctionnement des muscles ainsi qu’à leur développement. Lorsque le gène mute, les muscles ne peuvent plus se contracter normalement, ils perdent leur vigueur et dégénèrent. La maladie est le plus souvent transmise des parents à l’enfant, et de manière récessive, c’est-à-dire que les deux parents sont porteurs du gène anormal mais la maladie ne se manifeste pas chez eux.
En ce qui concerne la dégénérescence musculaire liée à l’âge (aussi appelée sarcopénie), plusieurs causes peuvent être identifiées, au-delà du facteur génétique :
- L’altération de la commande nerveuse de la contraction musculaire.
- Une diminution des niveaux d’hormones anabolisantes, tels que la testostérone et l’hormone de croissance, qui sont responsables de la croissance et de la réparation musculaire.
- Une diminution de l’activité physique voire de la sédentarité, ce qui peut entraîner une diminution de la sollicitation des muscles et donc une atrophie musculaire.
- Des apports nutritionnels insuffisants, notamment en protéines, ce qui peut affecter la capacité du corps à maintenir la masse musculaire.
- Les autres facteurs de risque sont le tabagisme, la consommation excessive d’alcool et les maladies chroniques telles que le diabète, l’arthrite et les maladies cardiaques.
Sarcopénie : quelles sont les conséquences au quotidien ?
La sarcopénie peut avoir plusieurs conséquences au quotidien, notamment :
- Une perte de force musculaire : les personnes atteintes de sarcopénie peuvent avoir une faiblesse musculaire et une perte de force, ce qui peut rendre difficile la réalisation de certaines tâches quotidiennes, telles que monter les escaliers, se lever d’une chaise ou porter des objets lourds.
- Une perte de mobilité et un risque de chutes accru : la faiblesse musculaire peut affecter la mobilité du senior et augmenter le risque de chutes, responsables de fractures et autres blessures graves chez les personnes âgées.
- Risque de développer des maladies chroniques : la perte de masse musculaire et de force qui caractérise la sarcopénie peut affecter la santé générale et augmenter le risque de développer des maladies chroniques telles que le diabète, les maladies cardiovasculaires, l’obésité, l’ostéoporose et d’autres affections liées au vieillissement.
- Perte d’autonomie : la dégénérescence musculaire conduit le corps et les articulations à se déformer peu à peu (raccourcissement des muscles et des tendons, scoliose, pieds et mains tournés vers l’intérieur, genoux et coudes déformés). Si la sarcopénie n’est pas traitée, elle peut entraîner une perte d’autonomie chez les seniors, qui auront alors besoin d’aide pour effectuer les tâches de la vie quotidienne.
- Perte de qualité de vie : la sarcopénie peut également affecter la qualité de vie en raison de la perte de mobilité et d’autonomie, ainsi que de la douleur et de l’inconfort musculaires. Elle peut avoir un impact sur le moral du senior touché par la maladie, et peut conduire à la dépression.
Comment traiter la dégénérescence musculaire ?
Malgré les avancées de la recherche médicale, il n’existe à ce jour aucun traitement curatif pouvant guérir la sarcopénie. Les traitements proposés visent à soulager les symptômes de la maladie et à préserver par des exercices de rééducation la souplesse, l’équilibre et la force musculaire du patient.
Médicaments et traitements hormonaux
Il n’existe à l’heure actuelle aucun traitement pharmacologique capable de guérir la sarcopénie. Toutefois, certains médicaments peuvent aider à soulager les symptômes de la maladie comme les douleurs musculaires, les crampes ou la myotonie (décontraction lente et difficile d’un muscle suite à une contraction volontaire). C’est le cas des myorelaxants et des anticonvulsants pour soulager les crampes et les douleurs musculaires, des analgésiques, des anti-inflammatoires et des corticoïdes pour réduire l’inflammation et soulager les douleurs. Par ailleurs, il est souvent nécessaire de traiter les complications cardiaques associées à la dégénérescence musculaire via des inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (ECA) ou des bêtabloquants. Enfin, les hormones tels que la testostérone et l’hormone de croissance peuvent être utilisés dans certaines situations pour stimuler la croissance musculaire. Toutefois, leur utilisation ne fait pas l’unanimité en raison de leurs effets secondaires.
Physiothérapie et rééducation
La physiothérapie peut aider à prévenir ou à inverser la sarcopénie. Le programme proposé doit être adapté à chaque individu en fonction de son état de santé général, de sa force musculaire et de ses capacités physiques. Le programme de physiothérapie comprend principalement des exercices de résistance. Ceux-ci permettent d’augmenter la masse musculaire et ainsi d’améliorer la force musculaire. La physiothérapie peut également inclure des interventions de rééducation pour améliorer la mobilité, la souplesse et l’équilibre. Les exercices de flexibilité peuvent aider à réduire la raideur musculaire, tandis que les exercices d’équilibre peuvent aider à réduire le risque de chute. Il est important de noter que la rééducation et la physiothérapie doivent être adaptées en fonction des besoins individuels de chaque patient, et qu’un programme d’exercice trop intense peut aggraver les symptômes de la sarcopénie.
Chirurgie pour les déformations articulaires
La chirurgie peut être envisagée pour traiter les déformations articulaires liées à la sarcopénie si elles ont un impact significatif sur la qualité de vie du patient et ne peuvent pas être traitées par d’autres moyens. La chirurgie vise à corriger les déformations invalidantes et ainsi à retarder la perte de mobilité. Cependant, la chirurgie n’est généralement pas la première option proposée, car elle comporte des risques et des complications associées à l’anesthésie, à la procédure chirurgicale elle-même et à la récupération.
Comment diagnostiquer la sarcopénie ?
Le diagnostic de la sarcopénie peut être posé en alliant :
- des tests cliniques simples : la performance physique peut être évaluée par la vitesse de marche, le temps de montée des marches d’un escalier, le temps de réalisation d’un transfert assis-debout, la mesure de la force de préhension.
- des tests sanguins : pour mesurer les taux de protéines musculaires, comme l’actine et la myosine, qui sont responsables de la contraction musculaire, ou les niveaux de certaines hormones, comme la testostérone et l’hormone de croissance.
- la mesure de la masse musculaire et de la masse graisseuse, généralement par imagerie par résonance magnétique (IRM), tomodensitométrie (TDM) ou bio impédancemétrie (BIA).
Comment lutter contre la dégénérescence musculaire liée à l’âge ?
Il existe plusieurs mesures qui peuvent aider à lutter contre la dégénérescence musculaire liée à l’âge :
- L’exercice physique régulier, en particulier l’entraînement en résistance (avec des poids ou des élastiques), est essentiel pour maintenir et améliorer la force musculaire. L’activité physique doit être adaptée aux capacités individuelles et à la santé globale de la personne, et être pratiquée régulièrement (3 à 4 fois par semaine) pour avoir un effet bénéfique. Parmi les exercices de résistance l’on peut citer : flexion/extension debout, élévation latérale de la jambe, levé de chaise, levé de genoux, etc. Les exercices d’assouplissement et d’équilibre sont essentiels pour améliorer la force musculaire et prévenir les chutes. La gym douce tels que le Tai chi, le yoga, le Qi Gong ou le pilate sont particulièrement recommandés.
- Une alimentation équilibrée et riche en protéines peut aider à préserver la masse musculaire. Les protéines permettent le développement de la masse musculaire et sa régénération, il est donc important d’en consommer suffisamment, en particulier chez les personnes âgées qui ont souvent des besoins en protéines plus élevés. Les aliments riches en protéines comprennent la viande, le poisson, les œufs, les produits laitiers, les légumineuses et les noix.
Dégénérescence musculaire : quel accompagnement au jour le jour ?
La sarcopénie est une pathologie se caractérisant dans un premier temps par une diminution des capacités musculaires puis par la détérioration de la force musculaire et des performances physiques. La dégénérescence musculaire liée à l’âge peut se traduire par une perte de mobilité pour la personne atteinte et une baisse de son degré d’autonomie.
La prise en charge en maison de retraite
En raison de la perte d’autonomie qu’elle engendre, la sarcopénie rend difficile le maintien à domicile et peut conduire le patient à se tourner vers une solution d’hébergement alternative adaptée à ses nouveaux besoins. Selon le degré de dépendance de la personne, le besoin ou non d’un suivi médical, le senior peut être orienté vers un EHPAD, une maison de retraite non médicalisée ou une colocation senior.
Les EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) sont des structures médicalisées capables d’accueillir des seniors dépendants, quel que soit leur GIR (groupe iso-ressources). Les équipements proposés (planches de transferts, rampes d’accès, lits médicalisés, appareils respiratoires) permettent une prise en charge sécurisée du patient. En outre, le personnel est formé pour répondre aux besoins des résidents les plus dépendants nécessitant une assistance accrue pour la toilette ou encore la prise des repas.
La prise en charge par l’Assurance maladie
Les patients atteints d’une dégénérescence musculaire liée à l’âge bénéficient du régime ALD (affection de longue durée). Ceci signifie que tous les frais médicaux liés à leur pathologie sont pris en charge à 100% par l’Assurance maladie. Cependant, les frais d’hospitalisation, les dépassements d’honoraires et la franchise médicale applicable aux boîtes de médicaments, aux transports sanitaires et aux actes paramédicaux sont à la charge de l’assuré. La souscription d’une complémentaire santé permet de réduire ou d’annuler le reste à charge.
Les avantages du réseau Cette Famille
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Sources externes :